Principes de la communication non-violente

communication non-violente

L’art de se dire sans se blesser


Il y a des mots qui apaisent, d’autres qui blessent. Des silences qui unissent, d’autres qui creusent des abîmes. Dans le tumulte de nos vies relationnelles, la Communication Non-Violente (CNV) s’invite comme une boussole douce et puissante pour naviguer entre authenticité et bienveillance. Pas une recette magique, mais une danse à quatre temps qui transforme nos échanges en rencontres véritables. Prêt·e à l’apprendre ?

Une révolution tranquille : qu’est-ce que la CNV ?

Imaginée dans les années 60 par le psychologue Marshall B. Rosenberg, la CNV n’a rien d’un gadget new-age. Elle s’appuie sur une intuition aussi simple que radicale : nous sommes tous et toutes capables d’empathie, à condition de désapprendre les automatismes de jugement, de reproche ou de défense.

La CNV n’est pas un vernis de politesse : c’est une posture intérieure. Un choix, celui de se relier à soi et à l’autre avec clarté et vulnérabilité. Son objectif ? Que chacun puisse exprimer ses besoins sans agressivité et accueillir ceux des autres sans se sentir menacé.

Mais comment faire concrètement ? Accrochez-vous, voici les quatre piliers de cette grammaire du cœur.


1. Observer sans juger : ouvrir les yeux, pas le tribunal

Premier réflexe à désapprendre : confondre faits et jugements. Dire « Tu es toujours en retard » n’est pas une observation, c’est un verdict. Dire « Tu es arrivé à 10h15 alors que nous avions rendez-vous à 10h » devient factuel, neutre, incontestable.

Cette première étape nous invite à décrire la réalité sans l’habiller d’interprétations. Ce n’est pas se taire ou refouler, mais créer une base commune, stable. Et surtout : éviter de mettre l’autre sur la défensive, condition sine qua non pour un vrai dialogue.

Petit exercice coquin : essayez de dire à votre partenaire ce que vous avez ressenti lors de votre dernier désaccord… sans utiliser ni reproche, ni généralité. Spoiler : ce n’est pas si simple, mais c’est délicieux d’apprendre !


2. Identifier et exprimer ses sentiments : plus sexy que la colère

La CNV nous pousse à plonger sous le vernis de nos émotions, pour les nommer avec précision. Entre « je suis énervé » et « je me sens impuissant, déçu, triste », il y a un monde. Et ce monde, c’est le nôtre : nos ressentis sont les indicateurs de notre boussole intérieure.

Exprimer ce que l’on sent, c’est dévoiler une part de soi, tendre la main au lieu de brandir une arme. Ce n’est pas montrer sa faiblesse, c’est revendiquer son humanité.

💡 Conseil câlin : faites l’amour à votre vocabulaire émotionnel. Explorez les nuances : frustré·e, blessé·e, agacé·e, joyeux·se, soulagé·e, excité·e… Plus vous serez précis·e, plus l’autre pourra vraiment vous entendre.


3. Reconnaître ses besoins : le cœur du réacteur

Sous chaque émotion, un besoin. Ce n’est pas que votre partenaire oublie de descendre la poubelle qui vous rend furieux·se. C’est que vous avez besoin de coopération, de soutien, de réciprocité… La CNV nous invite à faire ce chemin-là : relier le ressenti à ce qu’il vient nourrir ou menacer en nous.

Et là, ça change tout. Car les besoins ne se discutent pas, ils se partagent. Ce ne sont pas des caprices, mais les racines vivantes de notre équilibre. Reconnaître et verbaliser nos besoins, c’est se responsabiliser sans culpabiliser l’autre.

🌱 Exemple : « Quand tu ne réponds pas à mes messages pendant plusieurs heures, je me sens seule et inquiète, car j’ai besoin de connexion et de réassurance. » Ce n’est ni une attaque, ni une plainte : c’est un cadeau d’intimité.


4. Formuler une demande concrète : l’art de proposer sans imposer

Une fois le besoin identifié, la CNV nous propose de le traduire en demande claire, réalisable, positive et négociable. Pas une exigence. Pas une menace. Une invitation.

Cela suppose de savoir ce qu’on veut, de le dire sans détour, mais aussi de rester ouvert·e à un « non ». C’est là que le jeu devient subtil et profondément respectueux.

🔍 Plutôt que de dire « Tu pourrais faire un effort ?! », osez « Serais-tu d’accord pour qu’on fixe un moment chaque soir où on se raconte notre journée pendant 15 minutes ? ». C’est clair, mesurable, et vous offrez à l’autre le choix.


La CNV au quotidien : une gymnastique relationnelle

Bien sûr, la CNV ne se vit pas qu’en couple ou en famille. Elle s’invite dans les bureaux, les salles de classe, les groupes d’amis… Partout où des humains se parlent, se frottent, s’aiment, se blessent sans le vouloir.

C’est un art martial doux, qui demande de la pratique. Car nos réflexes de domination, de fuite ou d’agression passive sont tenaces. La bonne nouvelle ? À chaque tentative de CNV, même imparfaite, nous semons une graine. Et souvent, cette graine pousse.

🌈 Une équipe qui pratique la CNV gagne en sécurité psychologique. Une famille qui apprend à se dire les choses sans violence renforce ses liens. Un·e amoureux·se qui écoute avec empathie devient un·e partenaire inoubliable.


Les pièges à éviter : CNV ou manipulation soft ?

Attention, la CNV mal comprise peut devenir une forme de contrôle déguisé : « Je te dis calmement ce que je veux… mais en vrai je ne supporte pas que tu refuses ». Ou un discours ultra lisse qui coupe de la vérité brute. La CNV ne dit pas : sois gentil·le, elle dit : sois vrai·e, avec tendresse.

Elle ne gomme pas les conflits, mais propose une manière élégante de les traverser. Elle nous apprend à ne plus confondre pouvoir et domination, sincérité et brutalité, écoute et soumission.


Et l’érotisme, dans tout ça ?

Ah, parlons-en. Car la CNV est un formidable moteur de sensualité. Quand je me sens vu·e, écouté·e, respecté·e, mon corps s’ouvre. Quand je peux exprimer mes désirs, mes limites, mes fantasmes sans peur d’être jugé·e, la relation devient un terrain de jeu infini.

La CNV, dans le lit, ce n’est pas dire « fais ceci » ou « j’aime pas ça ». C’est oser murmurer « j’ai besoin de lenteur ce soir », « je me sens vulnérable, mais j’ai envie de toi », ou encore « serais-tu curieux·se d’explorer ça avec moi ? ». C’est rendre la parole aussi sensuelle que les caresses. Et ça, c’est chaud.


En résumé : la CNV, une pratique vivante

La communication non-violente, c’est un engagement joyeux à cultiver le lien plutôt que la peur. Un chemin vers plus d’authenticité, de clarté, de paix… et parfois, de fougue.

Sources :

  1. Communication non-violente : une approche éducative au service du vivre-ensembleRevues.org
  2. Les émotions dans la communication interpersonnelleCairn.info
  3. Approche systémique et communicationHAL Archives Ouvertes
  4. La CNV dans la relation soignant-soignéScienceDirect
  5. Les bienfaits de la communication empathique en milieu scolaireÉrudit.org

duoveo APP

duoveo offre une expérience mobile non intrusive soutenue par une communauté bienveillante, vous aidant à trouver votre chemin vers le bien-être à votre propre rythme.

wellbeing physical