L’art de cultiver l’amitié en s’amusant
Il est des liens qui ne demandent qu’à s’épanouir… à condition qu’on leur accorde un peu de soleil, d’eau et d’air frais. Dans le jardin de l’amitié, les loisirs partagés sont comme des graines joyeusement semées : ils tissent des complicités, font fleurir les rires et enracinent durablement les relations. Mais comment choisir les bonnes activités à partager ? Comment éviter que la partie de scrabble du dimanche ne tourne au supplice pour l’un ou que la sortie en VTT ne laisse l’autre sur le bas-côté, essoufflé et maussade ? Pas de panique ! On vous donne ici des pistes espiègles et éclairées pour faire des loisirs partagés un véritable art de vivre… et d’aimer ses amis.
Pourquoi partager ses loisirs ?
Partager une activité, c’est bien plus que simplement « passer du temps ensemble ». C’est une façon délicieuse de synchroniser ses rythmes, d’apprendre à mieux se connaître sans se regarder dans le blanc des yeux autour d’un café tiède. Lorsqu’on fait quelque chose côte à côte – peindre, cuisiner, marcher, chanter, bricoler – une alchimie subtile s’opère : la parole devient plus libre, les silences moins pesants, et les souvenirs se créent presque malgré nous.
De nombreuses études montrent que les amitiés durables s’ancrent davantage dans les expériences vécues ensemble que dans les grandes conversations philosophiques (même si on adore ça aussi, bien sûr). Partager des loisirs permet de renforcer la confiance, de développer un langage commun, et d’offrir un terrain de jeu pour la coopération… ou la saine compétition !
D’abord, se connaître soi-même
Avant de partir tambour battant dans la recherche d’un hobby collectif, une étape essentielle s’impose : celle de l’introspection. Quels types d’activités me ressourcent ? Qu’est-ce que j’aime faire quand je n’ai rien à prouver à personne ? Suis-je plutôt contemplatif ou énergique ? Créatif ou cartésien ?
Choisir un loisir partagé, c’est un peu comme choisir un parfum à porter à deux : il faut qu’il plaise sans écraser. Si vous détestez la randonnée mais que votre ami·e en raffole, inutile de vous forcer à arpenter les sentiers boueux en grognant : proposez-lui plutôt une escapade nature en mode pique-nique et lecture sous les arbres. L’important est d’adapter, de détourner, de créer un pont entre vos univers.
Ensuite, découvrir l’univers de l’autre
Dans une relation amicale, la curiosité est une fleur précieuse. Laisser une place aux goûts de l’autre, c’est l’honorer et lui dire, sans le formuler : « Ce qui t’enthousiasme m’intéresse ». L’amitié devient alors un espace d’exploration réciproque, un laboratoire ludique de la rencontre.
Pourquoi ne pas instaurer des « défis croisés » ? Une semaine, c’est vous qui proposez une initiation au tango argentin, la semaine suivante, c’est lui ou elle qui vous emmène dans son monde de jeux de rôle grandeur nature. Même si l’activité ne devient pas une passion commune, le simple fait de s’y essayer ensemble crée des souvenirs mémorables (et souvent très drôles).
Les activités caméléons : des terrains de jeu universels
Certaines activités ont cette merveilleuse capacité d’adapter leur intensité, leur rythme et leur ambiance en fonction des personnalités. En voici quelques-unes à envisager :
- La cuisine : elle invite à la collaboration, stimule les sens et se termine en festin. Que demander de plus ?
- La marche : en ville ou en forêt, elle libère la parole tout en activant le corps.
- Les jeux de société : qu’ils soient coopératifs ou compétitifs, ils permettent de tester la dynamique du groupe.
- Le chant ou la musique : jouer ou chanter ensemble, c’est vibrer à l’unisson, littéralement.
- Les ateliers créatifs : peinture, poterie, couture ou fabrication de savons… tout est bon pour laisser libre cours à son imagination à plusieurs.
Ces activités ont un avantage de taille : elles ne nécessitent pas d’être un expert pour être appréciées. On peut être maladroit avec un pinceau ou désaccordé à la guitare, l’essentiel est d’oser, d’explorer et de rire ensemble.
Petits pièges à éviter (et comment les contourner)
Même les meilleures intentions peuvent se heurter à des petits écueils… qu’il est bon de connaître pour mieux les éviter :
- Le syndrome du leader imposé : si une seule personne prend toujours les rênes, les autres peuvent se sentir relégués au rang de figurants. On privilégiera donc la co-construction des activités.
- La routine qui endort : même un loisir adoré peut devenir fade s’il est systématiquement reproduit à l’identique. Varier les plaisirs permet de maintenir l’étincelle.
- Le déséquilibre d’engagement : si l’un s’investit beaucoup plus que l’autre, l’activité peut devenir source de frustration. Il est important de rester à l’écoute et de respecter les envies fluctuantes de chacun.
Quand les loisirs deviennent des rituels
Certains loisirs partagés prennent avec le temps la forme de véritables rituels, qui jalonnent l’amitié et lui donnent un ancrage symbolique : un brunch mensuel, une session cinéma du vendredi soir, une balade dominicale ou un atelier d’écriture en binôme.
Ces rendez-vous réguliers nourrissent le lien sans pression : ils deviennent des repères affectifs, rassurants et réjouissants. Et s’ils sont ponctués d’un brin de nouveauté – un lieu différent, une variante du jeu, une playlist surprise – ils deviennent carrément irrésistibles !
L’imprévu, ce merveilleux complice
Enfin, n’oublions pas que certains des meilleurs souvenirs naissent souvent de situations non planifiées. Une rencontre dans un festival, un karaoké improvisé, une bataille d’eau impromptue par canicule… Laisser de la place à l’imprévu, c’est aussi faire confiance à la magie de l’instant.
Les loisirs partagés ne doivent pas devenir une case à cocher dans l’agenda : ce sont avant tout des bulles de plaisir, des tremplins vers la légèreté et la profondeur mêlées.
En conclusion : l’amitié comme terrain de jeu
Choisir des loisirs partagés, c’est choisir d’entretenir l’amitié comme on entretient une plante rare : avec soin, créativité et un zeste de fantaisie. Ce n’est pas tant l’activité en soi qui compte, mais l’état d’esprit dans lequel on la vit ensemble.
Alors que vous soyez adepte de la randonnée ou de la broderie, que vous aimiez les défis sportifs ou les marathons Netflix commentés, souvenez-vous : l’amitié se nourrit d’élan, de curiosité et d’un brin de folie douce.
Sortez, testez, riez, ratez, recommencez, savourez : les loisirs partagés sont autant d’occasions d’ouvrir de nouvelles portes… ensemble.
Sources :
- L’importance de l’activité partagée dans l’entretien des relations amicales – Cairn.info : https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2008-4-page-693.htm
- Sociologie de l’amitié et des loisirs partagés – Revue Sociétés : https://www.cairn.info/revue-societes-2011-1-page-145.htm
- Les effets du loisir sur le bien-être relationnel – Revue Québécoise de Psychologie : https://www.erudit.org/fr/revues/rqpsy/2007-v28-n2-rqpsy1916/
- Les loisirs comme facteur de cohésion sociale – INJEP : https://injep.fr/publication/les-loisirs-facteur-de-cohesion/
- Les bienfaits de l’activité partagée sur la relation d’amitié à l’âge adulte – Sciences Humaines : https://www.scienceshumaines.com/loisir-et-bien-etre-social_fr_30114.html