Pratiques de la communication non violente

communication non violente

Un art tendre et puissant pour des relations épanouies

Imaginez un monde où les conflits deviennent des tremplins vers plus d’intimité, où les désaccords se transforment en occasions de grandir ensemble, et où dire « non » n’éloigne pas mais renforce le lien. Ce monde existe. Il commence souvent par une phrase simple : « J’aimerais te parler de ce que je ressens. » Bienvenue dans l’univers doux et exigeant de la communication non-violente (CNV).


La CNV : une danse relationnelle fondée sur l’écoute et l’authenticité

La communication non-violente, développée par le psychologue Marshall Rosenberg dans les années 1960, n’est pas seulement une technique, c’est une philosophie de la relation. Elle repose sur une conviction radicale : derrière chaque parole, chaque comportement — aussi maladroit ou agressif soit-il — se cache un besoin humain universel.

La CNV nous invite à quitter le terrain miné des jugements, des critiques ou des accusations, pour entrer dans une écoute sincère de soi et de l’autre. Elle repose sur quatre étapes simples en apparence, mais puissantes en profondeur :

  1. Observation : Décrire les faits sans évaluer ni interpréter. Ex. : « Quand je vois que tu regardes ton téléphone pendant que je parle… »
  2. Sentiment : Exprimer ce que l’on ressent, avec authenticité. Ex. : « … je me sens frustré·e et un peu triste. »
  3. Besoin : Identifier le besoin à l’origine de ce sentiment. Ex. : « … parce que j’ai besoin de me sentir écouté·e et important·e pour toi. »
  4. Demande : Formuler une demande claire, concrète et négociable. Ex. : « Est-ce que tu serais d’accord pour poser ton téléphone pendant qu’on parle, ne serait-ce que cinq minutes ? »

Cette structure n’est pas un carcan : elle est un soutien, une colonne vertébrale qui permet à la relation de rester vivante, incarnée, honnête.


Pratique #1 : L’écoute empathique – ou l’art de se taire avec amour

Ah, l’écoute ! Voilà sans doute l’un des plus grands cadeaux que l’on puisse offrir à l’autre. Et pourtant, combien de fois croyons-nous écouter, alors que nous préparons déjà notre réponse, notre défense ou notre contre-attaque intérieure ?

Dans la CNV, l’écoute empathique n’est pas une posture passive. Elle est pleine, vibrante, silencieuse. Il ne s’agit pas de conseiller, d’expliquer, ni même de rassurer, mais de rejoindre l’autre dans ce qu’il vit.

Un exemple ? Votre partenaire rentre du travail énervé·e : « J’en peux plus de mon chef, il m’étouffe ! ». La tentation est grande de répondre : « Mais tu sais, il est stressé aussi » ou « Tu devrais lui parler franchement. »

L’écoute empathique, elle, pourrait ressembler à :
« Tu te sens oppressé·e et à bout, c’est ça ? Tu aurais besoin de plus d’autonomie, peut-être… ? »
Pas de solution. Pas de jugement. Juste une présence qui dit : je t’entends, je suis là.


Pratique #2 : L’auto-empathie – quand la tendresse commence par soi

Avant de pouvoir offrir de l’empathie à autrui, il est essentiel de s’en offrir à soi-même. L’auto-empathie, c’est ce moment magique où l’on s’arrête pour accueillir ce qui se passe en nous, sans censure ni honte.

Un petit exemple de la vie quotidienne : vous envoyez un message important, et vous n’avez pas de réponse. Au lieu de ruminer (« Il m’ignore », « Je ne compte pas »), vous pouvez vous demander :
Qu’est-ce que je ressens ? Peut-être de l’anxiété, de la tristesse.
De quoi ai-je besoin ? Peut-être de clarté, de considération, de sécurité dans le lien.
Et à partir de là, choisir comment agir — non pas pour soulager un inconfort à tout prix, mais pour prendre soin de ce qui est vivant en vous.

Cette pratique, quand elle devient régulière, transforme les tempêtes intérieures en espaces d’apaisement. Elle invite à ralentir, à respirer, à aimer son humanité imparfaite.


Pratique #3 : La reformulation bienveillante – quand les mots relient au lieu de blesser

La communication non-violente propose aussi de traduire les messages hostiles en langage du cœur. Un collègue vous dit : « Tu fais n’importe quoi, c’est du grand n’importe quoi ton projet ! »

Vous avez deux options :
Réagir en mode défensif ou attaquant,
ou traduire :
« Tu es inquiet pour la qualité du projet ? Tu aurais besoin que ce soit plus structuré ? »

Ce n’est pas être faible. C’est être radicalement puissant. C’est prendre la responsabilité de transformer la violence verbale en compréhension, sans se renier. Cela demande du courage. Et aussi un peu de pratique, ne nous mentons pas.


Pratique #4 : Oser la demande… et accueillir le non

Demander, vraiment, c’est s’exposer. C’est avouer un désir, tendre la main, risquer la vulnérabilité. Et pourtant, formuler une demande claire peut sauver bien des non-dits toxiques.

Mais il y a un hic : si je demande, l’autre peut dire non.

Et là, ça pique.

La CNV nous invite alors à entendre le non non pas comme un rejet de nous, mais comme une expression d’un besoin différent.
Ce non peut être traduit en : « Je dis non à ta demande, mais je dis oui à un besoin qui est aussi important pour moi. »

C’est un terrain de rencontre. Parfois glissant. Parfois délicieux. Mais toujours fertile.


Pratique #5 : La sensualité relationnelle de la vérité

La CNV, ce n’est pas être gentil·le. C’est être vrai·e. C’est parfois dire des choses qui dérangent, mais les dire avec une telle conscience du lien, une telle délicatesse, que la vérité devient une caresse. Oui, une caresse. Même quand elle chatouille ou pique un peu.

Exemple : « Quand tu fais des blagues sur mon poids devant les autres, je me sens humilié·e. J’ai besoin de respect et de confiance dans nos échanges. Est-ce que tu serais d’accord pour en parler en privé la prochaine fois, si quelque chose te dérange ? »

La CNV ne gomme pas les conflits. Elle leur donne une structure poétique, une respiration. Elle rend les conversations profondes plus sexy que les reproches amers. Et ça, c’est un art de vivre.


En pratique : la CNV au quotidien

Ces cinq pratiques peuvent transformer les échanges au travail, dans le couple, avec les enfants ou les ami·es. Mais attention : la CNV ne se décrète pas, elle s’entraîne.

Voici quelques pistes pour l’ancrer dans le quotidien :

  • Écrire ses ressentis et besoins chaque soir dans un petit carnet.
  • Pratiquer l’écoute empathique avec un·e ami·e : chacun son tour, sans interruption, pendant 5 minutes.
  • Jouer à traduire les jugements que vous entendez ou prononcez (ex : « il est égoïste » devient « j’ai besoin de partage dans notre relation »).
  • Créer des rituels de communication consciente dans le couple ou en famille : un moment chaque semaine pour partager sans interruption, avec la structure CNV.

En conclusion : la CNV, une voie vers l’érotisme du lien

Oui, la CNV est parfois exigeante. Elle nous demande de renoncer à avoir raison, à manipuler, à contrôler. Mais en échange, elle nous offre des relations d’une qualité rare : plus intimes, plus libres, plus audacieuses.

C’est une pratique vivante, sensuelle même — car elle réhabilite le désir d’être touché·e, vu·e, compris·e. Elle met de la lumière dans les zones d’ombre. Elle fait du lien une matière vivante, souple, surprenante.

Alors, prêt·e à entrer dans la danse ?

Sources :

  1. La communication non violente, une compétence essentielle, site Le Monde.fr
    👉 https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/03/15/la-communication-non-violente-une-competence-essentielle_5271157_3232.html
  2. La CNV : une approche psychologique et pédagogique, site Psychologies.com
    👉 https://www.psychologies.com/Therapies/Developpement-personnel/Communication/Articles-et-Dossiers/CNV-une-autre-facon-de-communiquer
  3. Apprendre à mieux communiquer avec la CNV, site CNV France
    👉 https://www.cnvfrance.fr/apprendre
  4. Les bienfaits de la communication non violente en entreprise, site Harvard Business Review France
    👉 https://www.hbrfrance.fr/magazine/2020/09/31560-la-communication-non-violente-en-entreprise/
  5. Communication non violente : un outil de transformation sociale, site Université de Paix
    👉 https://www.universitedepaix.org/fr/cnv/

duoveo APP

duoveo offre une expérience mobile non intrusive soutenue par une communauté bienveillante, vous aidant à trouver votre chemin vers le bien-être à votre propre rythme.

wellbeing physical