Nous passerons en revue les 5 étapes du jeûne, leur déroulement et leurs bienfaits. Notez que les phases de jeûne, par heure, sont données à titre indicatif. Elles sont en effet valables pour le jeûne hydrique, car elles entrent plus rapidement dans ces phases lors d’un jeûne sec. De plus, ces durées varient d’un individu à l’autre, mais aussi selon son niveau d’activité.
Les 5 étapes du jeûne
Etape 1 : de 0 à environ 4 heures après la dernière prise alimentaire
Lorsque nous consommons des aliments, ils passent par le système digestif, qui les décompose en éléments simples et assimilables :
- Les glucides sont décomposés en sucres simples.
- Les protéines sont décomposées en acides aminés.
- Les graines sont décomposées en acides gras.
Lors de cette première phase des 5 étapes du jeûne, ces éléments, comme les sucres, pourront alors traverser la barrière intestinale pour atteindre le sang. Les glucides sont une source d’énergie importante pour les cellules de l’organisme. Ainsi, lorsque nous mangeons, l’organisme en profite pour constituer des réserves de glucose. Ce processus s’appelle la gluconéogenèse, qui consiste à synthétiser du glycogène à partir du glucose dans le foie et les muscles. Seul le glycogène hépatique peut être redistribué aux autres cellules de l’organisme. En revanche, et en temps normal, la glycémie doit se situer entre 0,7 g/litre et 1,4 g/litre. Lorsque nous mangeons, la glycémie peut largement dépasser ces valeurs, surtout après un repas copieux.
Insuline
Ainsi, lorsque nous mangeons, le corps déclenche la production d’une hormone protéique appelée insuline, qui a une action hypoglycémiante. Cette protéine va diminuer le taux de sucre dans le sang. En effet, le rôle de l’insuline est de faire entrer le sucre dans les cellules et d’envoyer un signal de stockage. Le corps va alors transformer le sucre présent dans le sang en graisse et le stocker dans le tissu adipeux. Ce processus est appelé lipogenèse. Ainsi, la glycémie restera stable même après une ingestion importante de sucre. Ensuite, la glycémie et la production d’insuline chuteront après une certaine période sans apport alimentaire. Comme nous l’avons mentionné, le corps fera tout son possible pour maintenir sa glycémie au-dessus de 0,7 g/litre afin de rester en bonne santé. Il déclenchera alors successivement plusieurs mécanismes dits hyperglycémiants.
Symptômes fréquemment associés : somnolence ou envie de dormir après des repas très copieux.
« Les glucides sont une source d’énergie importante pour les cellules de l’organisme. »
Étape 2 : Environ 4 à 16 heures après la dernière prise alimentaire
Durant cette deuxième phase de jeûne, la glycémie issue de la digestion du dernier repas commence à baisser et le foie libère du glycogène, la seule forme de stockage des glucides dans l’organisme. La libération de glycogène atteint son maximum environ 6 heures après la dernière prise alimentaire. Ce glycogène est présent en quantité limitée dans le foie et les muscles et doit être renouvelé régulièrement. La dégradation du glycogène en molécules de glucose pour répondre aux besoins énergétiques de l’organisme est appelée glycogénolyse. Durant cette phase, le corps libère du glycogène et de la néoglucogenèse. Si l’organisme a du mal à fonctionner sur ces deux mécanismes, il peut déclencher la production d’adrénaline, une hormone hyperglycémiante.
Symptômes fréquemment associés : Légère nervosité en cas de production d’adrénaline, sensation d’estomac vide ou vertiges si le jeûneur n’est pas habitué à jeûner régulièrement.
Étape 3 : Environ 16 à 32 heures après la dernière prise alimentaire
Durant cette troisième phase des 5 phases de jeûne, les réserves de glycogène dans le foie et les muscles sont faibles. Elles chutent donc rapidement. Un autre mécanisme hyperglycémique est utilisé pour maintenir la glycémie constante : la néoglucogenèse. La néoglucogenèse est la synthèse de glucose à partir de composés non glucidiques, tels que les acides aminés des protéines et les acides gras des réserves adipeuses. L’organisme utilise alors le tissu musculaire et les graisses pour fonctionner. Cependant, on observe rapidement une augmentation significative du taux d’hormone de croissance, qui limite la dégradation du tissu musculaire au profit de la dégradation des graisses, évitant ainsi une perte musculaire trop importante. Contrairement aux réserves de glycogène, les graisses constituent une réserve de glucose bien plus importante pour l’organisme.
Lipolyse
Le processus de dégradation des graisses consommées ou stockées est appelé lipolyse. Les réserves lipidiques de l’organisme sont principalement constituées de triglycérides, composés de trois acides gras associés à une molécule de glycérol. Les triglycérides seront ensuite décomposés en glycérol, utilisé pour la néoglucogenèse, et en acides gras, utilisés directement par de nombreux tissus comme substrat énergétique (sans être convertis en glucose). Sauf pour le cerveau, car ils ne peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique. À noter que lors d’un jeûne sec, sans apport hydrique, la consommation de graisses par l’organisme sera plus rapide pour produire de l’eau de manière endogène (décomposition des graisses en eau). On entrera donc plus rapidement dans les différentes phases de la jeunesse sèche.
Symptômes fréquemment associés : début de fonte musculaire et graisseuse, baisse d’énergie et de tension, crise de nettoyage telle que des éruptions cutanées, une inflammation urinaire, de la toux, de la fièvre, des nausées et des vomissements, et des maux de tête continus ou pulsatiles.
« La graisse est une importante réserve de glucose pour l’organisme. »
stade de jeûne 4 : environ 32 heures à 24 jours après la dernière prise alimentaire
La néoglucogenèse commence à décliner significativement en raison de la chute brutale du taux d’insuline. En effet, le glucose produit par la glucogenèse ne peut plus pénétrer ni être utilisé par les cellules sans insuline. Le glucose devient alors un carburant limité pour le cerveau et les cellules de l’organisme. Le cerveau se nourrit essentiellement de glucose et ne peut pas se nourrir d’acides gras. De plus, les cellules ne peuvent se nourrir de glucose, faute d’insuline. L’organisme va alors produire un nouveau carburant capable de faire fonctionner à la fois le cerveau et l’organisme : les corps cétoniques.
Corps cétoniques
Les corps cétoniques sont produits par la métabolisation des graisses. On dit que l’organisme entre en état de cétose, ce qui signifie qu’il puise son énergie principalement dans les corps cétoniques et, dans une moindre mesure, dans le glucose. L’entrée en cétose se produit environ 36 heures pour une personne en jeûne sec et environ 3 jours pour une personne en jeûne hydrique. La présence importante de corps cétoniques va stopper complètement la dégradation des protéines au profit des graisses. Cette accumulation de corps cétoniques dans le sang va l’acidifier et entraîner une baisse du pH en dessous de 7,35 sans toutefois descendre sous un seuil critique.
Ce phénomène est appelé crise d’acidose. On suppose que le phénomène d’autophagie significative, c’est-à-dire élevée, débute entre 24 et 48 heures après la dernière prise alimentaire, selon le type de jeûne et la personne. Durant cette phase, on peut considérer que l’on est entré en jeûne « thérapeutique » (par opposition au jeûne hormétique). Entre le 4ème et le 7ème jour arrive la phase de compensation et d’équilibre, où l’humeur s’améliore, la faiblesse disparaît et la perte de poids se stabilise.
Commonly associated symptoms: Strong breath due to the presence of ketone bodies. Muscle mass is maintained because the body no longer draws energy from muscle tissue, but fat loss continues. The acidosis crisis causes a general malaise with symptoms such as fever, low energy, susceptibility, nausea, and all the other symptoms mentioned in phase 3. The fasting person does not feel any hunger because he or she is fed endogenously by fats. The symptoms of the acidosis phase subside later, during the compensation phase. The return of appetite marks the end of phase 4.
Dernière étape de jeûne : environ 24 jours ou plus après la dernière prise alimentaire
Dans cette dernière phase des 5 étapes du jeûne, une personne en surpoids pourra jeûner plus longtemps qu’une personne mince, car elle peut jeûner tant qu’elle dispose de réserves de graisse. Selon le Dr George F. Cahill, une personne obèse pourrait donc jeûner plusieurs mois ! Néanmoins, le jeûne hydrique n’est plus recommandé pour toutes les constitutions. Par conséquent, un jeûne, ou « régime Buchinger », est fortement recommandé sous surveillance médicale appropriée (voir la clinique Buchinger-Wilhelmi).
Informations complémentaires sur le jeûne chez la personne obèse : Le jeûne est-il une nouvelle thérapie ? par Thierry de Lestrade, lignes 7 à 34, page 112.
Si la personne qui jeûne continue au-delà de l’épuisement des réserves de graisse, l’organisme consommera à nouveau ses protéines (tissu musculaire et tissu maigre) pour produire du glucose. À partir de ce moment, la personne peut se mettre en danger. On ne parlera donc plus de jeûne thérapeutique, mais de jeûne de jeûne.
Symptômes fréquemment associés : les muscles fondent et les tissus se dégradent. Si la personne ne se réalimente pas, l’organisme meurt.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le jeûne, n’hésitez pas à jeter un œil sur le site dédié : Jeûne & Sens
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Sources:
- Jeûne & Sens
- Is fasting a new therapy? by Thierry de Lestrade